✍️ Nouveau Départ, Nouveau Travail. Voici un nouvel article de ma série “Nouveau Départ, Nouveau Travail” où je partage, par écrit, des réflexions sur les mutations du travail, inspirées par l’actualité, des expériences vécues ou mes lectures du moment. Je me suis fixé le défi de vous proposer des articles courts et percutants 💡
Je suis très heureuse de vous annoncer la sortie prochaine de mon nouveau livre : L’atout âge. 64 clés pour transformer la diversité générationnelle en force, à paraître le 2 octobre chez Eyrolles.
Cela faisait plusieurs années que je tournais autour de ce sujet. À chaque conférence, chaque rencontre, je me retrouvais à parler de démographie, d’âge, de carrières longues, de seniors au travail, de jeunes parfois stigmatisés. Bref : de la question de l’âge au travail. Et plus le temps passe, plus ce sujet s’impose à moi comme une évidence.
Parce que je vieillis (comme tous ceux qui ne sont pas encore morts !), mais aussi parce que nous vieillissons collectivement. Et ce vieillissement est une révolution silencieuse qui transforme en profondeur le monde du travail.
Pourtant, on en parle trop peu. Quand on en parle, c’est souvent sous un angle anxiogène : « le système de retraites est menacé », « on va manquer de jeunes », « le vieillissement est un fardeau ». Comme si rien ne pouvait changer dans l’organisation du travail, comme si tout devait rester figé et que le vieillissement ne pouvait être qu’un problème.
J’ai voulu écrire ce livre pour renverser le regard et donner des clés concrètes aux organisations qui font travailler des gens.
Pourquoi l’âge est un tabou au travail
Dans notre culture, l’âge est un sujet délicat. Dans la sphère professionnelle, on préfère dire que « l’âge ne compte pas », que « c’est dans la tête », que seule la motivation prime. En réalité, c’est faux. L’âge compte — dans le regard des autres, dans les opportunités offertes, dans la manière dont les carrières se dessinent. On préfère ne pas en parler pour ne pas se voir demander « quel âge as-tu ? » et devoir y répondre. (Moi, je viens d’avoir 47 ans, et j’ai beau être militante, je préférerais pouvoir dire « 32 »).
Il compte d’une façon souvent négative. Les jeunes sont catalogués comme « pas encore prêts » : pas assez d’expérience, pas assez sérieux, pas assez matures. Les plus âgés, eux, sont perçus comme « plus vraiment adaptables » : trop chers, trop lents, trop éloignés des nouvelles technologies. Entre les deux, il existerait une tranche d’âge idéale, disons entre 28 et 39 ans, où l’on serait enfin « employable ». (En réalité, c’est un mythe, cette tranche d’âge idéale, surtout quand on est une femme, car on n’a jamais le « bon » âge).
📅 Ce 29 septembre à 18h, je vous donne rendez-vous à la Librairie Eyrolles (à Paris) pour le lancement de L’atout âge. Venez échanger autour du livre et repartir avec un exemplaire dédicacé ! 👇
Ce logiciel est obsolète. Il est nuisible. Il empêche les jeunes d’accéder à des responsabilités. Il éjecte les seniors du marché du travail alors qu’ils pourraient continuer à apprendre, innover, entreprendre. Il prive les entreprises des « talents » qu’elles disent avoir du mal à recruter.
Et pourtant, on vieillit
Regardons les chiffres : selon l’Insee, la population active en France pourrait continuer à croître légèrement jusqu’en 2040, pour atteindre un pic de 30,5 millions de personnes. Ensuite, elle commencera à diminuer progressivement, avec une baisse moyenne de 50 000 actifs par an jusqu’en 2050.
Surtout, la population active vieillit. En 2050, un bon tiers des actifs aura plus de 50 ans. Autrement dit, travailler avec des quinquagénaires et des sexagénaires sera la norme. Beaucoup d’entre nous resteront actifs dans la majeure partie de leur soixantaine.
Mais ce qui frappe avant tout quand on regarde la projection de ce que sera la pyramide des âges dans 10 ou 20 ans, c’est à quel point cette « pyramide » est allongée (comme un gratte-ciel new-yorkais), c’est-à-dire à quel point elle reflète une population avec une immense diversité d’âges. De nombreuses cohortes d’individus d’âges différents…
Si l’on n’y prend pas garde, beaucoup d’actifs pourraient sortir de la population active avant l’heure pour prendre soin de leurs aînés. Ce qu’on appelle l’aidance, concerne déjà près d’un actif sur quatre. Cette proportion est amenée à augmenter. Cela questionne encore davantage notre vision de la carrière linéaire.
La question est donc : comment adapter nos pratiques pour que le vieillissement collectif soit une chance ? Pour que la diversité des générations soit valorisée ? Pour que les inégalités face à l’âge ne soient pas insoutenables ? Pour que cela ne veuille pas dire, pour certains, mourir au travail ?
Ce que vous trouverez dans le livre
La diversité générationnelle, comme toutes les autres formes de diversité (de genre, de culture, de parcours), est une richesse quand on sait l’inclure et la valoriser. Des équipes multigénérationnelles sont plus créatives et productives que des équipes homogènes. Mais cela demande un effort de conception organisationnelle, de culture et de management.
Ce livre est né d’une conviction : nous devons créer les conditions pour que chacun puisse exprimer son potentiel, à 20 ans comme à 60 ans.
J’ai structuré ce travail en quatre grandes parties, qui offrent 64 clés concrètes pour agir.
Partie 1 : Repenser travail et ressources humaines à l’aune de la démographie
Il s’agit de comprendre ce qui est en train de se passer : l’allongement de l’espérance de vie, le vieillissement de la population active, mais aussi les changements culturels qui redéfinissent ce que signifie avoir 30, 50 ou 70 ans. Cette partie pose le décor et invite à « changer de logiciel » : abandonner les stéréotypes pour voir les carrières autrement.
Partie 2 : Recruter autrement et travailler sa marque employeur
Le recrutement reste l’un des bastions de l’âgisme. On filtre encore trop souvent les candidats sur des critères implicites d’âge. Or, si l’on veut vraiment élargir le vivier de recrutement, il faut revoir nos pratiques. Recruter autrement, c’est se concentrer sur les compétences et le potentiel plutôt que sur une tranche d’âge idéale.
Partie 3 : Développer les talents et gérer les carrières
Les carrières ne sont plus linéaires. On peut changer de voie, se reconvertir, repartir de zéro… à des âges différents. Les entreprises doivent accompagner ces transitions, en proposant formation, mobilité et évolution, sans exclure les plus jeunes ni les plus âgés.
Partie 4 : Organiser le travail et créer un environnement valorisant
Un principe de design universel s’applique ici : ce qui est bon pour les profils les plus exigeants profite à tous. Aménagements ergonomiques, horaires flexibles, politiques de travail hybride : tout cela rend le travail plus soutenable.
Le problème, ce n’est pas l’âge. C’est la manière dont nous organisons le travail, souvent avec un logiciel du passé.
En écrivant L’atout âge, j’ai voulu faire deux choses :
proposer une synthèse accessible des réflexions sur le vieillissement et le travail,
donner des clés concrètes aux managers, aux RH, aux dirigeants et à toutes celles et ceux qui veulent préparer l’avenir.
Ce livre est une invitation à construire un monde du travail plus intelligent. J’espère qu’il trouvera un écho auprès de vous.
Parce que le destin d’un livre dépend beaucoup de ses premiers lecteurs, je me permets de vous rappeler que la précommande est essentielle. Si ce sujet vous intéresse, si vous avez envie d’explorer ces 64 clés pour transformer la diversité générationnelle en force, pourquoi ne pas précommander dès maintenant ?
Merci pour votre soutien et votre curiosité. J’ai hâte de savoir ce que vous en penserez.
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Un livre très complet, qui fait l'état des lieux et propose des solutions créatives. Passionnant !
Ce fut un plaisir de travailler avec toi, Laetitia, sur les illustrations qui accompagnent chacune des parties :-)
Bravo pour ce livre qui j'espère fera avancer ce sujet dans le monde du travail. Comme tu le dis, nous vivons les effets du vieillissement au travail et nous ne sommes pas prêts à l'aborder, à le gérer, à l'incorporer, à le faire évoluer avec bon sens et respect. J'ai hâte de te lire. Puis-je précommander ton livre dans la librairie de ma ville ?